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(...) La photographie, je n'y connais rien, je suis là comme un enfant, je regarde les images, je me raconte des histoires, je suis incapable de nommer une technique, un photographe. Je suis emporté, hors de ma conscience. Je voudrais posséder tous les livres de photographie pour y voyager à ma guise, au bon moment. Je sais qu'ils [les éditeurs] y prennent des risques majeurs, qu'ils courent d'un imprimeur à un autre, meilleur encore. Au risque de se perdre, d'y perdre leur porte-monnaie. Et moi, là, j'ai un plaisir fou à dénombrer les passages en machine, à compter les noirs successifs qui nous donneront le noir.
Ah ! si j'y connaissais quelque chose, je ne serais pas obligé de parler de moi ainsi. Je pourrais accéder au contenu même de la photographie, de la prise de vue, de la technique, sans me contenter de ce seul sujet qui me fait tant rêver et qui me tient si fort éloigné.
Et d'eux, nous ne connaissons que les ouvrages publiés ! J'aimerais être assez intime, assez proche et savoir leurs projets, leurs désirs. Oui, je crois que la force d'un éditeur est tout entière dans son projet, dans ce qui pourrait paraître. Choisir. Etre le premier à feuilleter un ouvrage qui n'existe pas encore.
Et puis témoigner.
Michel Anseaume (Librairie du Port, Crest) pour le catalogue 2002 de CREAPHIS
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